Le nom de Judith Badinter ne s’efface jamais vraiment des conversations, même les plus inattendues. Elle fascine, irrite parfois, mais jamais ne laisse indifférent. Entre ses prises de position tranchées et un parcours intellectuel sans concessions, difficile de prétendre ignorer celle qui a bousculé le débat public sur la maternité, la famille et la place des femmes.
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Qui est Judith Badinter ?
Judith Badinter, l’aînée d’une fratrie de trois, voit le jour dans une famille déjà exposée à la lumière des projecteurs. Fille de Robert et Elisabeth Badinter, elle grandit à l’abri du besoin mais jamais vraiment loin des attentes parentales. Les choix qui rythment son enfance, souvent dictés par la volonté de ses parents, ne l’empêchent pas de se forger un tempérament réservé, presque énigmatique.
Passionnée très tôt par la psychologie et la philosophie, elle s’oriente naturellement vers la psychanalyse, métier qui lui convient par son goût de l’introspection et de la nuance. La singularité des Badinter se retrouve d’ailleurs jusque dans le cercle familial : Judith, discrète mais influente, encourage ses frères Benjamin et Simon à préserver leur anonymat, loin du tumulte médiatique. Une réserve qui contraste d’autant plus avec la notoriété de la famille, parfois secouée par des épisodes troubles, comme la mystérieuse disparition de Judith, qui continue d’alimenter la chronique.
Quelle est la carrière de Judith Badinter ?
Philosophe, historienne, essayiste, Judith Badinter naît le 1er mars 1944 à Boulogne-Billancourt. Après des études de philosophie à Paris-Sorbonne, elle poursuit son parcours à l’École pratique des hautes études. Son travail interroge sans relâche la condition féminine, la maternité, les rapports de pouvoir au sein de la famille.
Ses ouvrages jalonnent le paysage intellectuel français. En 1980, elle publie L’amour en plus : histoire de l’amour maternel, 17e-20e siècle, qui deviendra une référence. Judith Badinter ne s’arrête pas là. On lui doit aussi Fausse route (2003), Le Conflit : la femme et la mère (2010), ou encore Une histoire de la virilité (2018). Chacun de ses livres, ainsi que ses essais et articles sur la philosophie, la politique et la société, provoque de véritables remous.
D’où vient la popularité de Judith Badinter ?
Le tournant des années 1980 marque un basculement. Le livre L’Amour en plus frappe fort en remettant en question la notion d’instinct maternel. Pour Badinter, l’amour maternel n’est pas une évidence biologique, mais une construction façonnée par la culture et la société. Cette thèse, loin de passer inaperçue, déclenche un débat national sur la maternité et la place des femmes.
Depuis, Judith Badinter multiplie les publications et fait bouger les lignes. Son succès s’explique notamment par sa capacité à interroger la condition féminine sans jamais tomber dans la caricature. Elle pointe du doigt les dérives de certains courants féministes, notamment l’idée d’une différence irréductible entre les sexes. Sa plume, vive et affûtée, séduit tout autant qu’elle divise.
Plusieurs raisons expliquent la fascination persistante pour Judith Badinter :
- Elle a su renouveler le débat intellectuel autour de la famille, du genre et de la parentalité.
- Ses ouvrages, accessibles et argumentés, touchent un public large, bien au-delà des seuls cercles universitaires.
- Son regard critique sur le féminisme suscite des prises de position tranchées et invite au dialogue.
La trajectoire de Judith Badinter ressemble à une série de prises de risques assumées, d’analyses acérées et d’engagements qui dérangent. Sa voix, inlassablement, continue de questionner nos certitudes. Aujourd’hui encore, elle incarne ce mélange rare de rigueur intellectuelle et de courage critique qui force l’attention. Reste à savoir si la société française est prête à entendre ce que Judith Badinter a à dire, ou si l’on préfère, parfois, détourner le regard face à une pensée qui gratte là où ça fait mal.


































